Gavarnie, entre lumière et ombres


Départ : Station des Especières

 

Difficulté : Sortie Hivernale. Se méfier des conditions de neige. Randonnée rendue difficile par les conditions de neige, croutée et poudreuse, avec des dévers sur une grande partie de la randonnée, souvent exposés

 

Quelques mots sur la sortie : 

Chacune de mes sorties montagnes est l’occasion pour moi, béotien des cimes, de progresser et d’apprendre. Certaines sorties sont plus formatrices que d’autres au grès des personnes avec qui je les fais. Celle-ci aura été des plus enrichissantes…

 

Un immense merci à Flo pour sa patience, ses conseils et son état d’esprit exemplaire…

 

Car, si « ombres et lumières » résume bel et bien cette fantastique journée, cette sortie aura été très contrastée.

 

« Lumière » car avec le temps qu’il a fait, le ciel d’une pureté parfaite, la neige, le cadre, le lever et le coucher de soleil, les pics renvoyant une lumière presque artificielle, qui changeait de minute en minute, vous vous doutez que la lumière a été fantastique….

 

« Ombres » car à l’opposé, de cette magnifique lumière, les ombres de la Brèche ou des Sarradets sur la neige nous ont émerveillés…

 

Mais « Ombres » aussi car cette sortie me laissera quand même un goût amer puisque l’objectif initial était le Taillon. Ne pas l’atteindre est une déception. Avoir contraint Flo de ne pas y monter, c’est encore plus dur…

 

Des conditions peu évidentes et mon inexpérience ont fait que nous nous sommes arrêtés à hauteur du doigt de la fausse brèche. La sortie au Taillon en neige en Juin dernier m’avait semblé si évidente que je pensais que ça allait être la même chose, peu importe les quelques 450m de dénivelé que nous rajoutait un départ depuis les Especières…

 

C’était sans compter sur une neige en quantité étonnamment importante et de qualité peu évidente : légèrement croutée puis poudreuse en dessous. Ajouté à cela des dévers plutôt  exposés, dont je raffole, sur quasiment tout le parcours et un mauvais choix de matériel (passage du dévers pour rejoindre Boucharo en raquettes) puis de parcours pour monter à la brèche. J’ai en effet voulu suivre les traces que nous avait faites un Yéti (oui oui) mais qui ne menaient à rien. Plutôt que de reprendre le chemin classique, j’ai persisté à brasser tant est sur un chemin plus à gauche…J’ai même perdu un crampon, là aussi par inexpérience, que j’ai dû aller chercher, heureusement que 50m plus bas. Mais ça n’arrivera plus maintenant puisque Flo m’a bien briffé sur le serrage de crampons…

 

L’arrivée à la Brèche fût comme à chaque fois extraordinaire, mais comme peu souvent difficile à atteindre…. Il est vrai qu’on avait chaussé de nouveau les raquettes. Avec du recul, j’aurais dû garder les crampons tout au long de la journée…Surtout après la brèche d’ailleurs car le dévers était encore moins évident et plus exposé…D’énormes blocs tombaient d’ailleurs de la muraille de Bazillac. Il ne faisait pas bon passer à ses pieds, ce que d’imprudents skieurs ont d’ailleurs fait….

 

Devant l’heure avancée, Flo a eu la sagesse de prendre la décision de s’arrêter juste au niveau de la fausse brèche, pas loin du sommet donc, mais les Especières, elles, l’étaient …

 

La descente fût belle mais longue, plus aisée que la montée quoique l’attention dût être permanente…

 

En somme, une journée dans un cadre de rêve qu’une lumière est venue sublimer, qui m’aura beaucoup appris mais qui me laissera quand même des regrets, surtout vis-à-vis de Flo…Un immense merci à lui…